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Pour sa seconde visite à nos chais, Ray, un sympathique wine-enthusiast digne représentant du *anglais* Forum de Tom Cannavan The UK Wine-Pages, authentique et fervent ambassadeur de ses coutumes locales avait revêtu pour l’occasion la tenue typique de son sol natal l’Ecosse.

Un agréable moment de convivialité partagé au cours d’une dégustation des vins nouveaux 2005, tirés encore troubles et levuriens de la barrique, et pour terminer par la gamme de nos cuvées 2005, déclinées en Brut et Brut Nature – les non dosés – brut zéro.

Des moments privilégiés de convivialité, d’amitié, de simplicité que nous procure notre métier d’artisan de la vigne et du vin.

C’est à 9 heures du matin, que notre petit groupe de SlowFoodiens champardennais se retrouvait Place du Forum à Reims pour gagner le bocage paisible de notre voisine ardennaise la Thiérache verdoyante, riche de produits du terroir (maroilles – le fromage des vendanges, la taillette – fromage de Rocroi, boudin blanc de Rethel, …) pour découvrir cette vieille race de dinde rustique et goûteuse en voie de disparation : la Dinde Rouge d’Ardennes.

accueil-ardennes-augeUne journée établie par Mr. Jean-Michel Devresse, l’éleveur lui-même. C’est par la petite route des belges qui sillonne de Reims à Hirson, en passant par Neufchâtel-sur-Aisne, Montcornet et Vervins, que l’on s’acheminait vers Auge – capitale nationale et dernier bastion de la Dinde Rouge d’Ardennes, cette race de dinde que Jean-Michel a sauvé avant sa disparition et qu’il produit maintenant avec passion et acharnement.

dinde-rouge-ardennes-devresse

Il faut 3 mois pour *faire* une dinde industrielle insipide, cet ersatz sec, fade et farineux du poulet de batterie.
Jean-Michel, lui, bichonne ses dindes rouge durant 8 mois, nourries aux céréales complétées de protéagineux et la finition se fait au lait. Elles disposent d’un parcours herbagé pour se défouler les pattes et gambader, en toute liberté.

chapon-france

Sont élevés aussi quelques chapons qui pavoisent aux couleurs bleu, blanc et rouge, des poulets, des pintades, au grand air, dans la campagne.

rillettes-de-dinde-rouge Pour prolonger la visite de son exploitation, nous avons dégusté ses *rillettes* et pâtés. Hors saison, toute l’année, Jean-Marie produit des terrines ( 45 % de viande de dinde) nature ou au genièvre ( plus goûteux ), une mousse de foie ( 26 % de foie de dinde rouge ), des gésiers confits, des plats cuisinés à la sauce ardennaise et des *Délices* de dinde : des *rillettes* savoureuses et fines, peu grasse, sans porc, composées de 95 % de viande de dinde. Mr Devresse ne peut pas employer le terme *rillettes* pour ce produit, car la taille des particules de chaire ne correspond pas à la taille pile-poil homologuée par le code de la charcuterie ( ? 7 mm pour les unes / 5-6 mm pour l’autre ? ou l’inverse ? )… quelque chose comme ça … ? ? ? parceque d’aspect, de consistance, et à déguster sans pied à coulisse, ni règle millimétrée graduée … cela ressemble bien à des rillettes (voir les photos). Humanité complexe ! ?

ferme-auberge-ardennes Après cette intéressante visite et belle dégustation apéritive de terrines, mousses et *délices* (rillettes), nous nous dirigeons vers la Ferme Auberge de Gironval, de Bruno Ayer, pour visiter sa cidrerie, ses étables, et prendre le repas à sa table … mais bon, nous nous sommes égarés sur les petites routes de campagne entre Auge, Signy-l’Abbaye et Thin le Mouthier…

cidre-fermier-ardennes Soit, c’est avec beaucoup de retard que nous nous mettons à table directement. Pour goûter la cuisine locale concoctée par Bruno Ayer aubergiste, fermier, producteur de cidre et passionné d’archéologie.

Pour débuter, en entrée au choix : Pâté croûte Ardennais ou tarte au maroilles que nous avons accompagné du cidre de Gironvalle, fait maison de pommes locales ardennaise. Un cidre fermier brut, fruité, sec et minéral, vinifié en fût. Pour continuer Jean-Claude nous servait un Muscat d’Alsace de chez Weinbach – Faller, Benoit proposait sa cuvée Réserve Brut Zéro non dosé, Julienavait aussi apporté des bulles, et moi aussi, encore…

dinde-rouge-sauce-champagne ces breuvages, pour poursuivre sur le plat principal Dinde rouge cuisinée sauce blanche à l’ardennaise, avec petits légumes et champignons de saison. Benoit nous a gratifié d’un magnum de Cairane Oratoire St Martin 1999, Jean-Claude, grand coeur, proposait un Prieuré Saint Jean de Bébian 1996 pour finir la dinde et arriver aux fromages et maroilles.
Puis, pour terminer les desserts au choix : mousse chocolat, tartes, et diverses sucreries.

archeologie-ardennes Après le café et la traditionnelle galette au sucre, le maître des lieux, nous a fait visiter son site archéologique, situé dans un pâturage qui jouxte l’auberge. Une autre passion que Bruno cultive en plus de sa cuisine de terroir local, de sa ferme et de son élevage et de sa production de cidres et jus de pomme.

Une belle journée, une belle balade gourmande en Ardennes, en terroirs de Thiérache.

Coordonnées Utiles :
Aviculture Jean-Michel Devresse, 08380 Auge (près Hirson)
Tél :(+33) 03 24 54 34 05 Fax: (+33) 03 24 53 23 41
Site Web

Agnès et Bruno AYER, Ferme Auberge de Gironval, 08460 Thin le Moutier Tél./ Fax: (+33 ) 03.24.54.74.40

labour-automne-champagneAu cours de la saison un couvert végétal s’est implanté naturellement d’herbes diverses et de plantes vivaces. Les passages répétés pour l’entretien et la protection de la vigne se sont succédés, aussi, après vendange, ainsi qu’au printemps après la taille, nous effectuons un labour léger de surface afin d’aérer le sol, de favoriser une hétérogénéité d’herbes sauvages, de supprimer les plantes vivaces qui s’implantent, d’éviter le tassement qui provoque à long terme une asphixie des sols et la disparition des micro-organismes, de la micro-faune et de la micro-flore bénéfiques qui sont essentielles à la fertilité du sol, à la bonne croissance de la vigne et à l’implantation profonde des racines dans le terroir. Par cette action le le sol a une meilleure structure et plus de vie.
En résumé: un labour léger de surface favorise la vie des sols et l’expression du terroir.

C
Nous effectuons ce travail à l’aide de 2 charrues d’été légères montées sur enjambeur.

rasettesLe terme labour couramment utilisé ne correspond pas tout à fait à ce genre de travail de surface. Le terme binage ou griffage serait plus approprié. La charrue est composée de 5 ou 6 rasettes en forme de coeur, qui travaillent superficiellement de 5 à 10 cm de profondeur. Le labour léger a l’avantage de retourner les herbes et les vivaces trop envahissantes, tout en respectant les horizons plus profonds du sol qui constituent le terroir par leur minéralisation. Ce binage de surface procure une bonne maîtrise de l’enherbement, un peu d’engrais vert par les plantes ainsi retournées, une aération et un décompactage des sols en fin de saison, ainsi que la supression des racines superficielles, qui ont tendance à développer leur chevelu en surface sur les sols non travaillés. Tout c’est ensemble pour favoriser une bonne synergie de la vie microbienne et de la minéralisation des sols, du terroir.

labourd'automne

Le labour d’automne terminé, de nouvelles plantules vont bientôt recoloniser cette terre fraîchement travaillée. Dans quelques jours, ce nouveau couvert végétal maîtrisé va contenir les risques d’érosion pour la saison hivernale pluvieuse et jusqu’au printemps. Période à laquelle nous renouvelons cette opération, pour limiter le couvert végétal en période de gelées printanière et de n’être pas envahi par les grandes herbes folles qui montent dans le cordon.

ouillage-champagne-filling_barrels Le raisin pressé, le moût débourbé est ensuite placé dans les cuves, foudres, tonneaux et barriques.
En prenant la précaution de laisser un creux d’environ 10 % de la capacité totale du contenant, ce qui correspond à l’augmentation du volume du mout dès qu’il va commencer à fermenter. C’est l’équivalent du gaz carbonique qui va se dissoudre dans le vin en cours de fermentation. Régulièrement nous suivons l’évolution de cette fermentation, par des prises de densité et de températures quotidiennes, afin de s’assurer qu’il n’y ait pas d’arrêt de fermentation, et qu’à terme, dans le plus mauvais des cas, le vin ne soit muté.

Cette année, la fermentation n’est pas tumultueuse. Elle se fait tranquillement, tout doucement, sans débordement, d’une durée d’une douzaine de jours en moyenne. Des fermentations longues, comme cette vendange 2005, sont propices à un millésime de qualité, les lies sont remises en suspension dans le vin sous l’action du gaz carbonique ( les bulles ) produit par la fermentation. C’est l’équivalent d’un batonnage permanent de 12 jours, qui, de ce fait, va extraire plus de complexité.

Coccinelles de Jour – in the daytime

2005 champagne ladybirdVoici les coccinelles des vignes de Paradis – hameau de Belval, en Vallée de la Marne. Elles couvrent le dessus des paniers des pinots meuniers du lieu-dit Le Chapeau à Cornes. Des meuniers issus de vieilles vignes de 50 ans, à la peau bien noire, à parfaite maturité, qui serviront à l’élaboration de notre rosé de saignée.

vendange 2005 Champagne - coccinelle

Tout cépage confondu meunier, chardonnay ou pinot noir, cette année ces coccinelles à profusion se nichaient au coeur même des grappes. Dans la journée, après avoir voyagé jusqu’au pressoir, elles sortaient de leur cachette, pour regagner le dessus du panier, puis faire un clin d’oeil au soleil avant de prendre leur envol.

Coccinelles de Nuit – In the evening

coccinnelle de nuit - vendange 2005La nuit tombée, elles se réunissent en chapelets sur les montants métalliques du pressoir, sur les comportes de raisins, profitant de l’éclairage des lieux.

En compagnie de ces charmantes et paisibles demoiselles, je me sents moins seul la nuit au pressoir, pour extraire, fractionner et puis ensuite placer en cuves de débourbage les derniers jus pressés, des derniers raisins cueillis en fin de journée.

la-saignee-meuniers
Après trois remontages ( on pompe depuis le bas pour remonter le jus sur le chapeau de marc en haut de cuve) et pigeages, afin de brasser et de mettre en contact le mout et le chapeau (constitué des grains, des peaux, des raffles et des pépins) qui se forme en un « gâteau » compact en surface du jus de macération dès que l’agitation est teminée.

Soit, après ces 3 remontages et 8 heures de macération, les arômes de fraises écrasées-framboises-cassis-quelques notes épicées-une pointe de réglisse mêlés semblent bien intégrés au moût.

La couleur pourpre est bien soutenue, sans être trop sombre cette année. C’est l’intégration des arômes et l’équilibre avec le potentiel organoleptique du moût qui déterminent ce temps de macération, sans trop se préoccuper de la teinte.

Chaque année la couleur et les variations de tons sont différentes, le but étant d’extraire les arômes du raisin et de les conférer au futur vin.

La teinte chaque année est différente, plus claire ou plus sombre, sur les tons grenat ou pourpre, ou carmin, aux reflets orangés ou cuivrés suivant les années … Chaque millésime est marqué par ses teintes, ses tons et ses reflets.

champagne-jus-de-goutte8 heures se sont écoulées entre la phase d’égrappage, la mise en cuve de macération et cette saignée 2005 que nous allons effectuer.

Nous entrebaîllons la porte basse de la cuve, afin que le jus de goutte
s’écoule par simple gravité et que le chapeau constitué des grains, des peaux, des pépins et des raffles s’égoutte complétement. Pour ensuite, bien égoutté, pouvoir extraire le volume et la masse qu’il représente. – 2.890 kgs de meunier ont été mis en oeuvre à cette macération.

extraction-du-chapeau
Le chapeau bien égoutté,
nous pouvons maintenant ouvrir entièrement la porte,
sans risque qu’il s’écoule par son poids et tombe à même le sol.

Ainsi, nous pouvons extraire et récupérer *le marc* égoutté
qu’il constitue dans des comportes, pour ensuite les porter au pressoir.

rose-pressoir Le *marc gras* – le chapeau égoutté est ensuite chargé, puis vidé dans le pressoir. Nous allons presser ce *gâteau* de grains, peaux, pepins et rafles mêlés, afin d’extraire les dernières gouttes de ce précieux jus pourpre qu’il contient. Un jus de presse plus tanique, plus teinté aussi, que nous assemblerons ou non au jus de goutte, suivant les années, en fonction de l’équilibre et des caractères qu’il présente, afin d’apporter plus de charpente – de corps à ce moût. Potentiel que nous jugeons à la dégustation avant le le décuvage – la saignée. La proportion d’assemblage du jus de presse au jus de goutte se détermine donc à la dégustation du moût en macération. Ensuite, ces différents jus assemblés, ou non, seront mis en cuves et en barriques afin qu’ils effectuent leur fermentation alcoolique spontanée, avec leurs levures indigènes-naturelles.

C’est du labeur et une surveillance de tous les instants.

Cependant, on est recompensé par les arômes de tous ces petits fruits rouge qui s’expriment sur un vin ( champagne ) souple, rond et gourmand.

Une belle corbeille de petits fruits rouge, fraîchement cueillis au jardin, à parfaite maturité, comme les raisins qui lui ont donné naissance.

C’est notre façon personnelle de concevoir, d’exprimer et d’apprécier le rosé.

Rosé de saignée – L’égrappage

rose-de-saignee-champagneCe sont les pinots meunier des 5 Routes sur la côte du hameau de Paradis qui composent pour 50 % notre traditionnel rosé de saignée. Des raisins issus de vieilles vignes de 45 ans, une sélection massale plantée sur un sol maigre d’argile et de silex de 15 cms établi la roche calcaire. Profondément, au coeur de cette craie, les racines vont puiser les minéraux et les arômes de petits fruits rouge que nous nous efforçons d’extraire de la peau et des grains, par une courte macération de quelques heures, et d’exprimer toutes ces saveurs dans cette cuvée.

egrappoir-erafloir Un tri sévère des grappes sur le cep, à la vigne, est nécessaire, afin d’éliminer les raisins atteints de botrytis (plus virulent sur les meuniers et les pinots noir cette année 2005) et les éventuels raisins *rosés* qui manquent de maturité et conféreraient des goûts herbacés indésirables au vin. Nous avons remis en état l’égrappoir, qui présentait des signes de vétustés. Son petit débit de 1000 à 2000 kgs / heure, nous permet d’effectuer encore un dernier tri manuel, plus affiné, dans sa conge de réception.

rose-de-saignee-champagne-les-raffles La première étape consiste à enlever partie des raffles, qui, suivant les années, vont apporter + ou – de charpente au rosé en fonction de la maturité du raisin.

Ensuite les grains séparés des raffles ainsi que le jus sont acheminés vers la cuve de macération. Dans laquelle les grains et les peaux vont séjourner quelques heures afin d’extraire tous les arômes, la minéralité et les caractères que la nature ( terroir, soins de culture et climat ) leur a conférés cette année 2005.

Toutes les 2-3 heures nous tastons le moût – le jus de cette macération, afin de juger de l’équilibre arômes / charpente – corps, pour ensuite, si les arômes de petits fruits rouge ne sont pas suffisament intégrés, faire un remontage et un pigeage ( remuer le *chapeau* qui s’est formé en surface avec les grains, les peaux et le faible % de raffles dans le jus – moût) pour 2 heures encore… jusqu’à obtenir l’équilibre le plus gourmand des arômes / du corps (la charpente) du futur vin … rosé… Comme quoi… c’est simple, il n’y a pas de secrets. Il est juste nécessaire d’avoir quelques belles grappes, à belle maturité, sur des vieilles vignes, ne surtout pas pousser les rendements pour avoir de belles concentrations… et puis la nature fait le *reste*, si c’est une année généreuse en soleil, dans notre région septentrionale.

à suivre … la prochaine étape… la saignée et le pressurage

Jour Fruit - Vendange 2005 - Champagne Les Rachais

Le 21 septembre 2005, à 8 heures, Massif de Saint-Thierry – sur les terroirs siliceux et calcaire du village de Cormicy.

Au petit matin frisquet (3°C.) dans les brumes d’automne, par la rosée, les épinettes s’activent à couper les premiers Chardonnay de la partie *lunaire* de la parcelle d’Heurtebise.

Les Chardonnay ont bien résisté à la pression forte et l’invasion galopante du botrytis gris ( le mauvais) de la fin août – première semaine de septembre, par bonheur les nuits froides de cette dernière semaine ont stoppé nette sa progression et ont favorisé la maturité, pour parfaire la qualité des raisins. Les éléments étaient avec nous, on est passé à deux doigts d’une catastrophe: le pourri gris.

Porteur de paniers - champagneAussi, ce sont de belles grappes trapues, bien dorées qui remplissent déjà les petits paniers. Acheminées en caissettes au pressoir à Cauroy, les premiers jus de la Cuvée affichent fièrement un 11°2, au réfractomètre. L’analyse au labo, plus affinée, confirme ce degré naturel, avec un degré sensiblement plus bas ( 2-3 dixièmes) pour les tailles ( les secondes presses). Un pH à 3,06 et une acidité totale à 7,22 g/l (H2SO4 – les initiés et professionnels apprécieront). Ces excellents résultats, ainsi que les arômes d’agrumes, de tilleul et de coings qu’expriment ces premiers moûts, nous laissent espérer de beaux vins 2005 gourmands et droits pour une prochaine cuvée Les Rachais, à laquelle les chardonnay de cette parcelle sont destinés.

Ces jolis moûts prometteurs seront entonnés en barriques bourguignonnes de 5-6 vins et quelques *pièces* neuves champenoises ( barriques de 205 litres ) dès demain, pour une mise en fermentation avec leurs levures indigènes.

La partie voisine cultivée en conventionnel *doux*, suivie en témoin par les services techniques du CIVC pour l’ étude comparative du programme biofilière Bio / Conventionnelle, affiche un degrè naturel de 10°8… mais bon, il ne faut pas tirer de conclusion hâtive, l’an dernier la partie en culture *réfléchie* -conventionnelle douce était sensiblement supérieure de 2 dixièmes à cette culture lunaire – B-dynamique.

Petit tour dans les vignes d’Hermonville et de Cauroy, ce dimanche matin,
à J -1, par un soleil radieux et des températures fraîches, il faisait seulement 4 °C ce matin au Vendangeoir de Cauroy les Hermonville (près de Reims). Une météo idéale qui limite l’expansion du botrytis, et me met du baume au coeur en cette veille de vendange.

Nous avons établi notre plan de cueillette en fonction de l’état sanitaire des grappes, de sa probable évolution et du degrés de maturité.

Demain, lundi 19 septembre, nous sortirons les épinettes sur les coteaux exposés plein sud de La Neuville aux Larris, sur les terroirs d’argile, calcaire et silex de rive droite de la Vallée de la Marne dans les vieilles vignes greffées sur le porte greffe précoce SO4, donc plus hâtives et qui souffrent le plus des attaques du botrytis. Au regard de la bonne tenue des grappes et du peu de botrytis décelé sur ces parcelles, d’Hermonville et de Cauroy, elles seront vendangées jeudi et vendredi prochain, avant les blancs ( les chardonnay ) qui souffrent moins du botrytis cette année.

Hermonville – Lieu dit Les Fauvagnes

Champagne Vendange 2005 J-1 Harvest - Village Hermonville

Les Fauvagnes, une parcelle plantée en 1966 sur une sélection massale de pinot noir, d’origine bourguignonne du village de Saint-Romain. Sur sables et calcaire cuisien. Une maturité homogène. des grappes petites mais trapues, sans excès cependant, bien réparties par une taille courte en royat et un palissage soigné.

Le premier réflexe est de détacher un grain d’une grappe représentative pour juger de la maturité,Maturité du grain et, avant de le porter à la bouche pour apprécier son potentiel organoleptique, regarder si la partie de la pellicule qui entoure le pinceau à la base du pédicelle est bien noire, uniformément. Ce qui est le cas. Si la pellicule est encore verte ou rose, c’est que le grain n’est pas encore parfaitement mûr. On juge aussi de la couleur des pépins, qui commencent tout juste à devenir ligneux, ils passent du vert au marron clair et puis foncé quand ils sont à parfaite maturité phénolique.

2005 Botrytis sur Pinot Noir - Serenadex2Le botrytis dans cette parcelle est peu présent, de l’ordre de 2 à 3 % de grappes atteintes. Cette parcelle affiche un 10,5 % Vol. – degrés naturels potentiels, bien affirmés au réfractomètre.
Aujourd’hui, dans les conditions actuelles, avec ce soleil généreux, on peut imaginer que jeudi prochain, quand nous allons la vendanger et si ces conditions ensoleillées la journée et froide la nuit persistent, ce degré naturel sera voisin de 11°.

Quant à l’acidité, ça n’a que peu d’importance, ici en Champagne nous en avons toujours suffisamment.

Aujourd’hui 13 septembre, c’est Jour Fruit, un jour propice à la mise en bouteilles ( même si le travail appliqué et soigné que nous apportons à la vigne et aux sols toute une année est sans doute plus important que le simple fait de vendanger et mettre en bouteille dans la bonne lune). Nous en profitons pour mettre les vins issus de nos raisins *lunaires* – culture B-dynamique des Rachais de la vendange 2004 en bouteilles – le Tirage en patois champenois.

C

Delphine assure l’approvisonnement en bouteilles vides.

Les bouteilles suivent la chaîne et arrivent à la tireuse de remplissage.
Bottle-filling machine.

Remplies des précieux 75 cl. de vin, auxquels nous avons préalablement mixé la liqueur de tirage et les ferments actifs, les bouteilles sont ensuite convoyées vers la biduleuse, puis à la capsuleuse, enfin mises en palettes de 500 bouteilles pour des formats standard et 460 bouteilles pour le modéle plus ventru des bouteilles prestige – symphonie que nous utilisons pour les Rachais, ainsi que pour nos cuvées Petraea et Prestige – Tradition. Voilà ces 4.250 précieux flacons des Rachais du Millésime 2004 mis en bouteilles. Elles vont être stockées dans l’obscurité de nos caves pour quelques années, mûrir sur les lies et prendre de la complexité. Dans un mois nous prélèverons un échantillon, afin de nous assurer que la seconde fermentation – la prise de mousse ( en jargon champenois) se déroule bien.

Nous nous activons ensuite à préparer les très prochaines vendanges.