Si ce dicton réjouit le cultivateur, il ne fait pas le bonheur du vigneron, cette deuxième quinzaine de Mai m’a beaucoup contrarié, par ces pluies et ondées orageuses qui se succédent quotidiennement.

labour-charrue-coeurs Depuis avril j’essaie de maîtriser l’herbe à la bineuse – charrue montée avec les coeurs d’été.
Par 2 fois, j’ai passé les griffons pour éliminer ce couvert de mouron gras, épais, qui couvre le sol. Le mouron en lui-même n’est pas une herbe damnée du vigneron, elle court sur le sol, forme un couvert végétal bas, régulier, qui nous prémunit de l’érosion, souvent causée par les pluies torrentielles orageuses du printemps.

mouronCependant, cet épais mouron, à la faveur des ondées régulières, est parsemé de jeunes et fiers chardons et de laiterons, qui, si on ne les élémine pas en début de saison, deviennent envahissantes et montent rapidement dans le cordon, à toucher les raisins.
Par deux fois, j’ai profité de 2 x 2 jours sans pluie, 2 x 2 journées sous un soleil timide, pour essayer d’éradiquer l’invasion de ces quelques chardons et laiterons, … le lendemain même il pleuvait à verse, et pour quelques jours, assurant ainsi une belle reprise des herbes que j’avais retournées la veille.

Je ne désespère pas que semaine prochaine, le soleil s’installe enfin pour quelques jours, afin de reprendre mon travail de charrue, retourner encore une nouvelle fois ces mauvaises herbes, et qu’à la faveur d’une période séche, elles soient enfin éliminées, déssèchées. Depuis 15 jours, c’est pluies, averses, ciel nuageux et parfois ondées orageuses accompagnées par 2 fois de grêle, mais sans trop de dégâts, hormis quelques feuilles percées. Nous nous activons à l’ébourgeonnage et l’épamprage.
Les *bébés* grappes sont en nombre suffisants -1 à 2 grappes par bourgeon, très charpentées avec de larges épaules. On espère pour les prochains jours du soleil pour effectuer les travaux agraires, et pour les prochaines semaines enfin de la chaleur, afin d’encadrer la fleur prochaine.

A la cave, la prise de mousse des vins tirés ( embouteillés ) fin avril se termine, il restait seulement quelques 5-6 grammes de sucre résiduel sur les différentes cuvées. Les ferments sont encore en activité pour terminer en totalité leur travail et ainsi assurer une belle mousse. C’est ce que révèlait les dernières analyses.

Les pluies de cette dernière quinzaine ont arrosé copieusement la plante – le plantier des Fauvagnes à Hermonville, déjà quelques bourgeons et pointes vertes témoignent de la vigueur de ces jeunes plants, mis en terre récemment.
Il nous reste à les couvrir d’un filet, qui leur servira à la fois de tuteur et les protégera de l’appétit des quelques garennes (Oryctolagus cuniculus) de la petite colonie, une famille, qui a élu domicile dans le talus voisin, douillet tout de sable, les lapins sont parfois friands de ces jeunes pousses.

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Petite pause amicale, vinique et gastronomique au cours de ce mois de Mai trés animé par les travaux de charrues pour maîtriser l’herbe entre deux ondées orageuses, d’ébourgeonnage, de soins à apporter aux plantations et complantations.

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Chaque année, l’ami australien Victor, un passionné de vins de Champagne, nous rend visite au cours de son long séjour et de ses très nombreuses (very busy !) dégustations en région pétillante.
Ce samedi soir, pour l’occasion de partager et de découvrir quelques flacons, j’avais invité, l’ami et voisin de Vallée de la Marne, Benoît Tarlant.
Brendan, vigneron australien, demi-champenois par passion, accompagnait Victor pareil à l’an dernier.

Jeanne avait préparé des asperges blanches des sables de la Vallée de l’Aisne toute proche.
Un filet de poisson (panga ?) à la suite.
Un sauté de veau aux champignons et petits légumes de saison.
Quelques fromages régionaux et salade.
Enfin pour terminer sur un sabayon de fraises cueillies du matin même (de la Vallée de l’Aisne – de chez le producteur d’asperges – Famille Viard à 02190 Menneville) et d’ananas.
Soit, en résumé, des plats légers pour accompagner ce repas tout aux champagnes, que chacun avait apportés.
Sauf Les Clos 1988 de Raveneau, que j’avais extirpé de ma cave et mis à rafraîchir, le matin même, pour placer avec les asperges (je ne pensais pas que mes invités allaient venir les bras chargés de leurs dernières découvertes en matière de bulles champenoises …), avec un Maria Juby 2003 de Patrick Baudouin que je pensais placer en accompagnement du sabayon de fraises…

Par orde de service, pour l’appéritif un Millésime 2000 home-made.
kangoroos-millesimes-growers-champagnesPuis apportés par Victor : Cuvée Divine – Millésime 2001 de Leclerc-Briant, Ivoire et Ebène Millésime 1999 des Frères Aubry à Jouy, Millésime 1996 Lemaire-Rasselet de Boursault, Doquet-Jeanmaire Millésime 1988.
Toutes ces Cuvées et Millésimes + Les Clos 1988 Raveneau accompagnent les asperges, le poisson et le sauté de veau.

Aux fromages, Brendan présente ses vins, sa toute première vinification de 2004.
Un Pinot Noir (vinifié en barriques neuves, chauffe Moyenne +, de chez François Frères en Bourgogne). Une macération d’une semaine.
Puis un assemblage de syrah et cabernet, vinifié idem le Pinot Noir.
Des vins élégants, bien structurés. Les raisins proviennent des sols argileux de la Yarra Valley, au sud de l’Australie.
Il nous disait avoir planté son vignoble en francs de pieds, des non greffés,
le phylloxéra n’étant pas présent dans sa région.

Sur les fraises, Benoît proposait le Taittinger – Comtes de Champagne Rosé Millésime 1996, qu’il avait apporté.
Nous avons continué avec un Rosé – Vendange 2003 home-made, ensuite, Maria Juby 2003 – Coteaux du Layon de Patrick Baudouin
et juste avant le café,
proposé et apporté par Benoît, Grand Siècle de Laurent-Perrier.

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Plantons la vigne

Plantons la vigne
La voilà la jolie vigne
Vigni vignons vignons le vin
La voilà la jolie vigne au vin
La voilà la jolie vigne …
(chanson populaire)

plantation-champagne-pythagoreSemaine dernière, nous avons sorti la règle, le décamètre, tiré le cordeau, appliqué le théorème de Pythagore ( pour mémoire: le carré de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des cotés de l’angle droit) pour établir les équerres du cadre de piquetage sur cette parcelle des Fauvagnes, établie sur les sables d’Hermonville, en Massif de Saint-Thierry (au nord de Reims).
Plantation: 1 m sur le rang x 1,10 m entre ceps.

plantation-champagne-plantingUne parcelle en pointes difficile à piqueter (placer les fiches – piquets pour chacun des plants).
Un triangle nécessite d’effectuer plusieurs cadres sur l’ensemble de la parcelle et ensuite de reprendre chaque rang pour terminer l’alignement.
2 jours et demi seront nécessaires pour établir ce piquetage.
Vérifier plusieurs fois les équerres, l’écartement sur les court-tours (rang de vigne qui se termine sur le triangle) … c’est plus facile, plus rapide, sur une parcelle établie au carré… on fait le cadre… on distribue les buchotes (fiches – piquets de bois) … et puis à l’aide de la régle graduée on fiche un piquet tout les mètres – l’écartement …
on redescend d’un rang … et ainsi de suite…
Après 2,5 jours de patience … la parcelle est enfin piquetée.

rotobecheLa terre a été préparée fin d’hiver par un labour à la rotobêche, qui évite la semelle de labour des charrues agricoles classiques, le tassement dans la roie de labour et qui favorise un bon émiettement de la terre en surface ainsi qu’en profondeur.

vineyard-planting-champagneJeudi, on convoque les 2 équipes de La Neuville et de Cauroy pour se mettre en route à planter en groupe afin de terminer cette parcelle dans la journée, et aussi de profiter de la période favorable à la plantation du calendrier lunaire.
En effet, ce jeudi cumule à la fois une période en lune descendante favorable à un bon enracinement (ref. coutumes ancestrales des vieux jardiniers) et un jour Fruit ( ref. Calendrier des semis de M. & M. Thun – des biodynamistes) qui, ce dernier, est bénéfique à l’expression du fruit – du raisin. Comme ça ne coûte rien de le faire ce jeudi, ou un autre jour, que c’est de bon augure, autant mettre toutes les chances de réussites avec nous, d’autant plus que la météo annonce des pluies pour ce prochain week-end du 8 Mai… pour parfaire la plantation d’un probable arrosage copieux naturel … des nuages… la pluie du ciel.

tarrière-Fourche-bêchePour cette parcelle sur sables, des sols légers, nous avons utilisé une petite tarrière motorisée pour effectuer les trous de plantation.
Dans les terres argileuses plus lourdes, nous utilisons habituellement des fourches bêche à 3 ou 4 dents afin d’éviter les *poteries* formées par l’action de la tarrière mécanique dans l’argile fraîche, car si cette plantation est suivie d’une période séche, l’argile lissée par la tarière se durcit, créant une semelle très tassée, aussi les racines des jeunes plants ont bien du mal à se développer dans ces *poteries*.

Pour favoriser la reprise et le développement des plants, les racines sont pralinées avec une *mixture* composée de bouse fraîche, d’argile, de cendre et de quartz ( + une bouse dynamisée précédemment). plantation-champagne-tourbe En maintenant la greffe collée à son tuteur, au dessus du niveau du sol, on place au fond du trou une poignée de tourbe blonde, sur laquelle on répartit bien les racines du jeune plant, que l’on recouvre ensuite d’une autre poignée de tourbe – ce qui permet aux racines de se trouver dans un élément léger qui conservera un peu de fraîcheur si une période de sécheresse suivait cette plantation.
Puis, on place de la terre fine et légère que l’on tasse au poing sur les racines, et ensuite avec le talon du pied quand le trou est totalement rempli.

pêcher-des-vignes-champagnePour parfaire l’environnement de cette parcelle et cette plantation, j’ai planté à chaque coin de la pièce un pêcher des vignes, qui était traditionnel dans le paysage de vignes en coteaux de mon enfance, mais que les remembrements et l’usage de l’enjambeur ont rayé totalement du panorama viticole champenois.
Aussi, pour agrémenter le cadre de cette parcelle, apporter quelques rondeurs à la monotonie du paysage viticole moderne, ces pêchers apporteront un peu de diversité dans ce panorama. C’est aussi un clin d’oeil au passé… les anciens cultivaient même quelques fraisiers, des civottes …dans leurs galipes. Cependant il faudra veiller à ce qu’ils ne servent pas de perchoirs aux sansonnets (les étourneaux) à la veille des vendanges.

pêcher-des-vignes-champagne

Villa-Favorita-VIN-NaturVoici le Chapitre II, du Salon VIN NATUR, de Villa Favorita, un *diaporama* de quelques vignerons et domaines.
Des photos prises à la hâte, en tout début de salon, avant l’arrivée du flot des visiteurs et dégustateurs … j’aurais aimé ajouter encore plus de Domaines … Julien Labet ainsi que Pascal Clairet – Domaine de la Tournelle et leurs vins du Jura épanouis et gourmands sur un joli fondu minéral, Olivier Cousin et tout le fruit de ses vins sans soufre, Guttarolo Cristiano et son étonnant vin de cépage, traditionnel et autochtone des Pouilles, le Primitivo (un cousin du Zinfandel pommadé du nouveau monde) vinifié en cuve ciment pour exprimer la pureté ainsi que la minéralité du cépage et du terroir, aux arômes de génépi et de garrigue mêlés – une découverte pour moi… les bourgognes – Côtes de Nuits du Domaine Amiot-Servelle … et bien d’autres encore … mais le temps me manquait pour prendre plus de photos et aussi pour les mettre en format blog (pffffffff… ça m’a pris un peu de temps à toutes les formater et les mettre en pages …).
voici donc la suite du reportage photos.

Binner-Riffaut-Eric-Nicolas Site Internet: Alsace BINNER
Site Internet: Eric NICOLAS- Domaine de Bellivière
Le Blog de Sébastien Riffault

SteAnne-Rontets-MARCELLINS Site Internet: Château SAINTE-ANNE
Site Internet: Christophe PACALET – Les MARCELLINS

desLigneris-Bories-Arena Site Internet: Marie-Pierre Bories, Domaine de Blanes

BeraMoscato-MarechalBourgogne Site Internet: BERA Vittorio e Figli
Site Internet: Catherine et Claude MARECHAL

Montesecondo-Duperre-Barrera-Ferme-Saint-Martin Site Internet: MONTESECONDO
Site Internet: La PROCURE – Dupéré-Barrera
Site Internet: La FERME SAINT MARTIN – Guy Jullien

Jo-Landron-Eric-Nicolas Site Internet: Domaine LANDRON

Agiolino-Maule
Angiolino MAULE
Az. Agr. LA BIANCARA
VENETO

Le Maître d’Oeuvre, le chef d’orchestre humble et discret, de ce superbe Salon Vin Natur qui réunit les artisans vignerons italiens, slovènes et français sensibles à la culture, ainsi qu’à l’expression, la plus naturelle de leurs terroirs d’origine.
Grand Merci Angiolino.

– Maintenant il me reste à établir le diaporama du repas des vignerons – bon manger terroir local italien et bons flacons partagés, en toute amitié et convivialité, que chacun apporte à sa tablée – d’après salon, le soir …
A SUIVRE … dans le chapitre III : Le Repas des Vignerons …

Voir VIN NATUR- Villa Favorita – CHAPITRE I