La neige est fondue, les frimas passés, nous avons repris nos travaux de pré-taillage, ici, dans la parcelle des Rachais, installée en système Chablis.

Depuis la chute des feuilles, en Novembre, jusqu’au 1er Février, période de grands froids,
nous pratiquons * l’émondage *, un prétaillage qui consiste à supprimer les vieilles charpentes, les gourmands du pied et les sarments mal placés ou endommagés (terme en patois de vigneron champenois = les gaules).

A partir de Mars, nous taillerons définitivement les sarments fructifères, afin de retarder au maximum la sortie des bourgeons et, ainsi, peut-être, les épargner des gelées de printemps.
Voilà 2 ans que nous avons repris la *brouette à feu* pour brûler ces vieux bois, afin de limiter les maladies du bois (excoriose / Cryptosporella viticola) et surtout l’oïdium, qui se montre virulent depuis 2 – 3 ans, dans les parcelles de chardonnay.

Les années précédentes le bois de taille était broyé finement, il apportait une part d’humus non négligeable en se décomposant, à la faveur des ‘ bouses de corne ‘ appliquées à l’automne et au printemps.
Cependant, l’oïdium ayant refait son apparition depuis 3 ans et le bilan humique des parcelles de chardonnay étant satisfaisant, la stratégie prioritaire est donc de brûler ces vieux bois, nids à oïdium et à excoriose, un manière de lutte prophylactique pour limiter la pression oïdium.

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Vendanges 2009 Harvest – Champagne : Quelques clichés pris à la hâte …

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– Petite grappe de Chardonnay – 2009 – Les Rachais.
Grappes dorées au soleil, l’embryon du prochain millésime …
les arômes et les saveurs, l’expression du terroir en gestation.

– 3 petits paniers de va-devant, afin de préparer un pied de cuve de levures naturelles – indigènes,
qui servira en secours, si quelques fois la fermentation spontanée des moûts était trop lente à démarrer.
Cette année, il fait froid le matin, quand les jus sont trop froids, certaines années, le démarrage en fermentation spontanée des moûts est difficile, aussi il faut parfois recourir au pied de cuve préparé 8 – 10 jours avant le début de cueillette pour lancer la fermentation.
C’est ce qu’on faisait autrefois .. enfin, quand je dis *autrefois*,
c’est un passé pas très éloigné, avant les années 85 – 90 (lire 1985 – 1990), avant la banalisation de l’utilisation des LSA (Levures Sélectionnées Séches Actives) …
Autrefois, tous les bons (appliqués) vignerons travaillaient comme ça.
Mais bon, l’utilisation de levures naturelles indigénes demande un suivi pointu de vinification de tous les instants (surveiller température, arrêt de fermentation, production de SO2 (soufre), acidité volatile, …) … c’est plus contraignant de produire des vins de caractères.

– Petite grappe de chardonnay – 2009 – Les Rachais ( sélection massale – 42 ans cette année )
Ayant souffert du froid en période de floraison, les grappes sont petites et les grains très clairsemés … un potentiel de grande année – grand millésime …
Wait and see.

– Tout est bien calme sur le vignoble …
C’est la longue attente, … attendre …
attendre encore que le soleil généreux affine – affirme – peaufine la personnalité du prochain millésime…

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Petit tour de vignes ce matin, pour juger de l’état sanitaire et de maturation et, ainsi, pronostiquer une probable date de début de vendange.

Les pinots noir demandent à mûrir encore : Un degrés naturel voisin de 8,8 – 8,9 % Vol (alcool probable).
Beaucoup d’épaules sont encore vertes.
Les ceps un peu chargés présentent des raisins encore vérés.
Une bonne dizaine de jours seront donc nécessaire pour parfaire la maturation, éviter les goûts végétaux acides et acerbes, exprimer plus de saveurs et d’arômes.

Les Chardonnays de la vieille vigne des Rachais (42 ans cette année) sont un peu plus avancés en maturité.
La coulure et le millerandage, des grappes moins denses en grains, tous ces facteurs favorisent la précocité de maturité de cette parcelle.
Des degrés naturels voisins de 9,00 à 9,5 % Vol.
Attendre encore pour gagner 1 – 1,5 % Vol., pour avoir une belle expression de fruit, car la minéralité est toujours bien présente sur les vins de cette parcelle.

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Au printemps, au début de la floraison, mes inquiétudes de coulure et millerandage se sont révélées fondées.
Les fleurs précoces de Chardonnay d’Hurtebise, sur porte-greffe SO4 (+ hâtif que le 41 B), ont souffert de la période froide et pluvieuse évoquée dans ma note du 7 Juin 2009 : Toutes premières fleurs – 2009…

Voici, en photo ci-jointe, le résultat (ou les dégâts) du cumul de températures froides + fortes pluies + protection à la bouillie bordelaise en pleine floraison => coulure et °millerandage° ( ° = mille petits grains).
Heureusement, comme il s’agit d’une sélection massale, que toutes les grappes et tous les ceps ne fleurissent pas en même temps, seulement 40 % des grappes / ceps ont souffert de ces conditions défavorables cumulées,
60 % des grappes sont de constitution *normale*.
Cependant, on peut se consoler, car si ces grappes millerandées présentent une perte de récolte significative, la qualité des jus est toujours exceptionnelle : degrés naturels élevés et forte concentration des arômes (pour ce qui concerne des grappes pressées entières, juste après la cueillette à la main).
Soit, on peut anticiper, pour cette parcelle d’Hurtebise (Les Rachais), un faible rendement, mais très probablement des jus d’excellente qualité.
Si la dernière ligne droite avant les vendanges (un début de vendanges probable vers les 17 – 24 septembre, qu’il conviendra d’affiner en fonction des aléas météorologiques des prochaines semaines – AMHA) est accompagnée d’un beau soleil à la faveur d’anticylones larges, puissants et généreux.
Les pinots noirs et meuniers, ainsi que les secteurs plus froids – plus tardifs, ont été moins touchés par ce phénomène de coulure et millerandage.
Un beau potentiel de récolte est présent actuellement, malgré le mildiou qui nous a mené la vie (très) dure tout au long de la saison 2009.

Depuis 2 – 3 jours, on commence à voir de l’ablais, quelques grains vérés, c’est le tout début véraison.

Ici, des raisins de pied, les plus hâtifs, dans la parcelle des Grèves, des pinots noirs sur porte-greffe SO4 (plus hâtif que le 41 B).
Une vigne de 24 ans, située au – dessus de la parcelle des Rachais, des raisins destinés au rosé, les plus belles années.

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Après les orages et les 27 mm de pluie (mais, pas de grêle … Ouf ) cumulés hier, et avant les prochaines averses et ondées orageuses annoncées pour cet après-midi,
nous avons préparé le petit chenillard Honda équipé du Solo pour aller sulfater à pieds (c’est trop mouillé pour passer à l’enjambeur), afin de protéger la vigne, à la première heure, dès que la rosée sera tombée …

C’est le troisième passage à pieds cette année tumultueuse.
Mais bon, il faut positiver, nous sommes pour le moment épargnés par la grêle …

Vivement les vendanges, qui mettront un terme à nos angoisses gauloises permanentes: nous craignons à chaque instant que le ciel nous tombe sur la tête.

Photo source : Chappot Machines

Il y a des Jours Fleur, des Jours Racine, des Jours Fruit, … (voir calendrier lunaire des vieux jardiniers et de la bio-dynamie) en ce moment c’est une période Jours Pluviomètre ! … :o(

Aujourd’hui, notre département de la Marne détient le record de France de précipitations: 43,6 mm / 24 heures (la zone toute bleue sur la carte).
Triste record.
Inquiètant, angoissant, tant de pluies cumulées en pleine floraison, période cruciale, où la vigne est la plus sensible aux maladies.

Mercredi 10 Juin, après un cumul de pluies totalisant 27 mm, suivi d’une protection Bouillie Bordelaise + soufre, j’ai vidé le pluviomètre.
Après un traitement de protection, on remet le compteur à zéro …
Hier, dimanche, les nuages noirs passaient au loin sur Vallée de la Marne, Montagne de Reims et Vallée de l’Aisne.
Nous étions chanceux. Nous avons passé entre 2 gros orages sévères.

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A 5 h. 54, au chevet des vignes, en ce *jour silice* du 23 éme matin de Mai, du haut de *mon Rachais*, …
avant de me mettre à l’ouvrage, je contemple cette nature encore endormie, … sur la ligne d’horizon, le soleil tout juste sorti de ses songes soulève une paupière, … dans la plaine, les brumes s’étirent de leurs duvets ouatés, … il ne fait pas très chaud : 7° C.
Pas un souffle de vent, des conditions idéales pour appliquer une silice préventive à quelques jours du prochain périgée (période la plus sensible aux maladies cryptogamiques).

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Le beau temps revenu ( il n’a pas plu depuis 5 jours !), hier en fin d’après-midi, je partais d’un coeur joyeux, chevauchant mon fidèle destrier et vieux compagnon, mon enjambeur DTF 65, fraîchement récupéré, sorti du garage, pour une panne de turbine … c’est mon voisin vigneron blogeur – Alexandre Chartogne, qui m’avait prêté son superbe Jaguar pour effectuer le précédent traitement de protection, avant les orages annoncés.
(Encore Grand Merci Alexandre – si tu me lis).

Et patatra, … V’là-t’y pas qu’à la première parcelle terminée, alors que je m’apprêtais à manoeuvrer sur le chemin bétonné de La Marie pour gagner Le Murtet… mon cheval d’orgueil refusait obstinément d’avancer … une vraie tête de mule !

Est-ce l’embrayage ? la boîte de vitesse ? la chaîne ou l’axe de transmission ? un défaut du levier de vitesse ? …
Que nenni, c’est l’arbre de roue arrière qui a cassé net.
:o( … La Grosse Panne.

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