Depuis le retour des vacances, après un dernier cisaillage à la main pour couper les derniers pampres, tous les 3 jours nous effectuons un tour de nos vignobles, juger de l’évolution de la maturation – les degrès naturels, de l’état sanitaire, afin de fixer une date de vendange, la plus opportune.
Ce sera le lundi 22 septembre (en Jour Fleur – Voir : calendrier lunaire des vieux jardiniers et des praticiens de la culture Bio-dynamique).
Chaque année c’est un casse-tête, il faut prendre en considération la météo, élément tout à fait incontrôlable – improbable, des jours à venir, qui est la clef, l’atout maître, dans la prise de décision.
Aussi, c’est le facteur le plus incertain.
J’avais fait un premier bilan le 8 septembre.
Sur Mailly-Champagne, en Grand Cru de la Montagne de Reims, l’état sanitaire des grappes était parfait, des pinots assez homogènes dans la maturation, des chardonnay aux larges épaules qui flirtaient avec des degrès moyens voisins de 8° – 8°5 % Vol. (sucre / alcool).
Sur Cormicy, en Massif de Saint Thierry, sur les sables, dans les vieilles vignes, je trouvais quelques grains et quelques plus rares foyers de botrytis – la pourriture grise – tout frais.
Un élément à prendre en considération, à surveiller, afin de juger de l’évolution.
Des degrès voisins de 9°, sur ces vieilles vignes de sables.
Cette année encore, les vers de la grappe – la cochylis ont élu domicile dans les parcelles des Rachais et du Murtet.
Occasionnant pour bonne partie ces foyers de pourriture … le ver perfore la baie, s’y installe, gîte et couvert, pour quelques jours, puis passe au grain voisin … s’en suit le dépérissement des grains colonisés … et occasionne la pourriture.
Voir les photos, sur le diaporama.
Pourtant, cette année encore, j’avais bien positionné deux missiles de Success 4 ( le tout dernier insecticide bio – plus efficace que le Baccilus T…. ? ? ?) aux moments les plus décisifs.
Mais bon, comme il n’était pas 4 – 5 jours sans qu’une pluie de 20 – 30 mm vienne lessiver les protections, peut-être ceci expliquant cela, le peu de résultats (?).
Ces parcelles touchées par le botrytis seront donc prioritaires dans l’établissement du programme vendanges.
Fin de semaine dernière, les 11 et 12 septembre … nous avons cumulé 29 mm de pluie.
Hier, après 4 jours, les degrès naturels avaient perdu 2-3 dixièmes !
Soit, la décision a été prise de commencer la vendange le lundi 22 septembre.
Une date qui semble un bon compromis au regard des degrès moyens encore faibles (voisins de 9° dans les vignes les plus hâtives), du botrytis qui pourrait exploser sur les sables et les prévisions annoncées d’une météo ensoleillée avec des températures froides la nuit.
Nous avons profité de nos prélévements de raisins pour démarrer le pied de cuve – les levures naturelles indigènes, qui consiste à préparer un levain issu des levures naturelles Boulardienne qui se trouvent sur la pruine de nos raisins boulardiens … soit, préparer – démarrer un levain boulardien, qui nous servira à ensemencer les tout premiers moûts, pour que la fermentation alcoolique démarre rapidement dans les meilleures conditions oenologiques – de vinification.
Nous avons sorti le petit pressoir, pressés quelques kilos de chardonnay de la parcelle des Rachais et meuniers des Fauvagnes (parcelles les plus hâtives), pour obtenir 2 x 20 litres de moût. Les 2 bonbonnes de ce moût placées près du radiateur afin d’obtenir le levain de nos levures naturelles indigénes 2008, si tout va bien qui serviront à ensemencer les premiers moûts de cette vendange.
Comme dans le temps ! Comme autrefois…
dans les années 70, mes premières vendanges de vigneron à plein temps … c’était pratique courante chez tous les vignerons.
Mais bon, depuis les années 80 – 90, l’apparition des levures séches … les levures séches sont tellement souples et pratiques d’utilisation, que la coutume de la préparation du *pied de cuve* s’est perdue, avec le temps.
Soit, nous sommes en préparatifs de vendanges, laver chais et barriques, préparer le matériel, les véhicules, les bottes, imperméables et … épinettes.