Fin de Vendanges 2007 – VENDANGES de Verlaine

Alors que le dernier moût, les *tout derniers jus, des *tout derniers raisins noir à reflets bleu pressés, de cette seconde grappille de vendange 2007, s’écoule maintenant du pressoir…
Il me vient en mémoire ce poème de Verlaine :

VENDANGES

Les choses qui chantent dans la tête
Alors que la mémoire est absente,
Ecoutez, c’est notre sang qui chante…
O musique lointaine et discrète !

Ecoutez ! c’est notre sang qui pleure
Alors que notre âme s’est enfuie,
D’une voix jusqu’alors inouïe
Et qui va se taire tout à l’heure.

Frère du sang de la vigne rose,
Frère du vin de la veine noire,
O vin, ô sang, c’est l’apothéose !

Chantez, pleurez ! Chassez la mémoire
Et chassez l’âme, et jusqu’aux ténèbres
Magnétisez nos pauvres vertèbres.

Recueil : Jadis et naguère
Paul VERLAINE (1844-1896)

Après cette pose de littérature,
je vais maintenant retourner au pressoir,
voir si les secondes presses sont enfin écoulées,
terminer ces dernières pressées,
le tout dernier marc, les *tout derniers jus, de ces *tout derniers raisins, les *conscrits* (bouvreux ou grisemottes), de cette finale de vendange 2007.
Fermer le pressoir, le mettre en berne pour un an,
jusquà la prochaine vendange, de la prochaine saison, les futurs raisins, pour l’écouter chanter … s’écouler les jus nouveaux qu’il extrait … ce sera en 2008 …
mais déjà, on commence à penser à la taille très prochaine, qui va débuter dès que les feuilles seront tombées, aux premiers frimas, ce qui ne saurait tarder.

 »P.S. Si un visiteur féru de littérature pouvait m’aider à orthographier convenablement *tout / *tous.
Comme il s’agit de l’intégralité des derniers raisins, des derniers moûts, … j’ai écrit de façon invariable l’ensemble = *tout.
Pas certain que ce soit convenable (?),
après avoir consulté X dictionnaires, je suis un peu dans la confusion.
Merci de vos lumières littéraires. »