307.498.553 bouteilles de champagne commercialisées en 2005,
c’est le chiffre que nous révèle notre quotidien régional, le journal L’Union.
D’une autre source émanant de notre corporation / CIVC :
une progession des ventes 2004 / 2005 établie à + 2,07 %
qui se répartissent comme suit :
France : – 0,7 % (- 126.208 bouteilles)
Export Europe – CEE / EEC : + 4,62 % (+ 3.563.888 bouteilles)
Export – Pays Tiers : + 6,11 % (+ 2.798.760 bouteilles)

Le consommateur français a un peu boudé nos nectars pétillants… mais bon, ne dit on pas qu’on est souvent meilleur prophète à l’étranger que dans son propre pays … (?)
Cependant, le record des ventes 1999, les fêtes du millénaire, de 327 millions de bouteilles n’a pas été battu.

Aussi, c’est sans triomphalisme, au regard de la morosité et de la crise profonde qui touchent les autres régions viticoles françaises, que je prends connaissance de ces chiffres.
J’ai en mémoire l’envolée des ventes champagne de la fin des années 80, qui ensuite s’est soldée par une période de vaches maigres, de méventes dans les années 90 jusqu’à la veille des fêtes du millénaire. Fêtes du Millénaire qui ont relancé la consommation de notre élixir pétillant régional.
Dans ces années là, fin des années 80, le prix du raisin très convoité avait flambé, ce qui avait eu pour effet une augmentation importante du prix de la bouteille, que par la suite le consommateur a délaissée, dans les années 90.

Cette prospérité inquiète les économistes (ce qui peut sembler paradoxal), la perspective d’une augmentation identique des ventes les prochaines années causerait d’éventuelles ruptures de stocks ou de production, soit un *remake* des années 80 / 90.
Les acteurs influents du monde champenois ( présidents des négociants, des vignerons, des coopératives et délégués syndicalistes) estiment que la Champagne peut produire 360 millions de bouteilles pour un rendement de 13.000 kilos / Ha, sur les 32.178 hectares (source CIVC – 2002) que compte la surface du vignoble champenois actuel.
Aussi, une augmentation de l’aire de production AOC Champagne n’est pas envisagée avant 10 ans.
Ce qui me parait une sage analyse, car si demain la Champagne était touchée par la même crise qui affecte les régions viticoles voisines, une surproduction causerait probablement des situations économiques encore plus difficiles à gérer qu’une simple limite des rendements, qui, par ailleurs, avait été appliquée dans les années 90 pour corriger les méventes.

Saint-VincentComme chaque année, de coutume, le 22 janvier, les vignerons se réunissent pour fêter leur saint-patron: Saint-Vincent.

Archiconfréries en tête de cortège, bannières et bâton de Saint-Vincent (pièce de bois ornée de la statue du saint patron) entourent le tonnelet de vin nouveau qui sera béni à la messe.
Après l’office religieux, et les cantiques chantés pour remercier le saint patron de la vendange passée et afin qu’il protège de sa bienveillance la prochaine saison, les travaux et la future récolte, un vin d’honneur sera servi à toute l’assemblée, accompagné du discours annuel du président local, suivi des remises officielles de médailles et diplômes decernés par l’interprofession aux méritants.
Enfin, un banquet copieux et pétillant, partagé avec toutes les personnes qui ont contribué au travaux de la vigne et du vin, cloture cette journée traditionnelle.

Bonne Saint Vincent.
et Bonne fête aux vignerons.

En photos: Fêtes de Saint Vincent en Champagne

Et quelques vieux dictons pour accompagner :

À la Saint-Vincent, l’hiver se reprend ou se rompt les dents.
À la Saint-Vincent, les glaçons perdent leurs dents ou les recouvrent pour longtemps.
Si le jour de la Saint-Vincent, le soleil luit comme un chapeau, on aura du vin plein le tonneau.
Si le jour de la Saint-Vincent est trouble, il met le vin au double.
À la Saint-Vincent, le vin monte aux sarments. S’il gèle, il en descend.
Prends garde au jour de Saint-Vincent, car si ce jour tu vois et sens que le soleil soit clair et beau, nous avons plus de vin que d’eau.
Saint-Vincent clair, beaucoup de grain, s’il est couvert, pas de pain.

Abstinence – Tolérance ; Prohibition – Modération ?

Sot d’eau,
un article poignant paru dans Le Point du 8 Décembre dernier, sous la plume de Patrick Besson, écrivain et éditorialiste, en réponse au rapport sur l’alcoolisme, remis au Ministre de la Santé en novembre dernier, établi par Hervé Chabalier,
dont voici quelques bribes :

Sot d’eau
« Tout le monde critique Hervé Chabalier. Mais moi je le comprends. …
L’une des meilleures choses sur terre est le vin et Hervé n’a plus le droit d’en boire.
Ce serait supportable pour lui si personne n’en buvait. »…
« Pour Hervé, tout verre de vin est mauvais car il le mènerait à la bouteille, puis à la caisse, puis à la cave, puis au cercueil.
Il ne lui viendrait pas à l’esprit que nous n’avons pas ce problème-là avec l’alcool. Que lorsque nous buvons une slivovica le matin, nous sommes au thé le soir.
Que le vin arrose nos meilleurs déjeuners de copains mais que l’eau ruisselle sur nos adorables dîners familiaux. …
« S’il a eu la faiblesse de se laisser ligoter par l’alcool au point d’être aujourd’hui condamné à la sobriété pour le restant de ses jours, il n’y a aucune raison pour que nous, qui avons su conserver notre liberté face à la boisson, nous devions matin, midi et soir baigner notre bouche heureuse, notre langue délicate et notre palais sensible dans l’eau et uniquement dans l’eau. »…
« Les gens qui boivent de l’eau vivent plus vieux que les gens qui boivent du vin, mais moi je ne veux pas vivre vieux dans un pays où les anciens alcooliques exigent que tout le monde boive de l’eau.
Il y a un génie dans le vin et il est mauvais, comme tous les génies. Dans l’eau, il n’y a rien de mauvais, car il n’y a rien. »

Lire l’intégralité de cet article:Le Point – Patrick Besson – Sot d’eau

Un article qui nous confronte aux situations tragiques de l’alcoolisme, aux excés, aux abus, à la consommation sans limite et à la fois aux interdits: la prohibition.
La dualité du vice et de la vertu, du bien / du mal : Prudence / Témérité, Tempérance / Débauche, Responsabilité / Insouciance.

Question existentielle… ? ? ?
Humanité complexe.

Tesco – Opération Champagne!

Nos voisins Anglais en rupture de stocks de champagne à Noël … une *opération commando* de réapprovisionnement mise sur pieds, à la hâte, par Tesco pour assurer *The Bubbly Beverage from The authentic Champagne region* des fêtes et réveillons du Nouvel An – The New Year Eve …

Tesco-Wine-Superrmarket » … SUPERMARKET giants Tesco yesterday launched Operation Bubbly after champagne-quaffing Brits drank them dry over Christmas.
The chain have sent 25 lorries to France to bring back 1.5 million bottles of fizz in time for Hogmanay parties. … »
Source :
Operation Champers – DailyRecord – News

La chaîne anglaise de supermarchés Tesco était en rupture de stocks de champagnes à Noël.
Les ventes ont dépassé de + 25 % leurs estimations les plus optimistes établies avant Noël. Tesco a mobilisé et envoyé un convoi de 25 camions, à la hâte – entre Noël et avant Le Nouvel An, pour se ravitailler des 1,5 million bouteilles nécessaires afin de réassortir le plus rapidement ses magasins pour The New Year Eve / le réveillon du Nouvel An.
Etonnant le succès du champagne ! ? ? ?
au regard des problèmes de ventes que rencontrent nos régions viticoles voisines, qui souffrent de méventes tant en France qu’à l’export.
Ceci dit sans triomphalisme,
c’est une interrogation,
car j’ai quelques uns de mes amis vignerons de Loire, de Bordeaux, du Languedoc, de Bourgogne … qui sont dans des situations précaires, malgré le haut niveau de qualité de leurs vins, les efforts constants et les soins attentifs qu’ils appliquent à la vigne et aux chais.
Nous avons connu une période un peu difficile en Champagne dans les années 90 à 98, sans commune mesure avec la crise profonde actuelle des vins français, le prix du kilo de raisin ayant flambé de la période 1985 à 1989 ( en 1989 le prix du Kilo de raisin était sensiblement identique à ce qu’il est aujourd’hui, en 2005 … environ 5 Euros le kilo). Le prix de la bouteille avait flambé aussi…
Le consommateur n’avait pas suivi ces hausses excessives et intempestives…
Aussi, il a fallu faire vaches maigres (baisse des rendements, baisse du prix du kilo, suppression des vins de 2eme taille – la 3eme presse, arrêts des plantations nouvelles, … ) quelques temps, jusqu’à l’approche du nouveau Millénaire pétillant, qui, par bonheur, a relancé la consommation.

Qu’est ce qui fait le succés des vins de Champagne ?
Pourquoi les bons vins des autres régions viticoles sont ils délaissés ?
C’est sans triomphalisme et avec beaucoup de modestie que je m’interroge.

forage Non, non, nous ne cherchons pas du pétrole au vendangeoir de Cauroy les Hermonville, c’est le puisatier qui est arrivé avec sa grue, ses tubes et ses trepans, pour nous remettre de l’eau… le puits qui alimente l’habitation, la cuverie, les chais et le pressoir est à sec depuis début septembre.

En 1975, à notre arrivée au Vendangeoir, nous avons posé la première pompe électrique dans le puits ( probablement creusé à la reconstruction du corps de ferme en 1920 – totalement détruite à la première guerre mondiale, elle était située sur la ligne de front – pour les férus d’histoire : lire les ouvrages poignants de Roland Dorgelès qui était cantonné à Hermonville).
En 1976, année de grande sécheresse, nous avons dû recreuser ce puits d’un mètre pour assurer de l’eau pour la vendange, le niveau de la nappe ayant considérablement baissé. Dans les années 90, le niveau de la nappe ayant encore baissé, nous avons encore une fois recreusé d’un mètre…
Et là, début septembre 2005 … le puits est encore une fois tari, à 10 mètres, la nappe n’apparait plus… le puits est à sec ! Tout le temps des vendanges, nous sommes allés chercher les 5 M3 d’eau journaliers, nécessaires à l’alimentation de l’habitation, le lavage des chais, du pressoir, …

puisatier Maintenant, équipé de neuf, nous allons puiser l’eau à 24 mètres, ce qui nous laissera une marge de 14 mètres de hauteur de nappe phréatique pour quelques décennies à venir… enfin, j’espère !

Nos prédécesseurs, depuis 1920, ne nous avaient jamais parlé d’avoir manqué d’eau, que les nappes avaient baissé autant précédemment… ? ? ?

En espérant que dans le futur, que je souhaite pas trop éloigné, on retrouve nos traditionnels hivers pluvieux et neigeux pour remonter le niveau des nappes phréatiques … et que ce climat du languedoc-roussillon que nous subissons depuis quelques temps reprenne sa place au sud… pas uniquement pour notre petit confort à nous, mais pour sauvegarder l’environnement des inuits et des ours polaires aussi, qui, si le phénomène s’amplifie, n’auront bientôt plus de banquise comme horizon.

Non ? Oui ?

Réchauffement de la planète – Global warming ?

Je profite de ce paisible dimanche de long week-end du 15 août pour activer ce blog,afin de mettre en ligne l’actualité de nos activités à la vigne, aux chais, ainsi qu’à la cave et au cellier d’expédition, et de notre quotidien de vigneron.
Parcelle Les Rachais-Hurtebise-Chardonnay Massif de St ThierryPetit tour des vignes cette semaine, sur notre vignoble du Massif de Saint Thierry sur les sables et calcaires d’Hermonville, Cormicy et Cauroy.

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