Vacances Normandes Tardives pour cause de Vendanges Hâtives

Saint Vaast Plage - Tatihou

Courtes vacances et délit de pêche à pieds

Nous avons pris 7 jours de repos sur le proche littoral Normand après cette vendange hâtive et cette saison animée, difficile et rude.
C’était repos, sans fax, ni téléphone, ni email, juste à se consacrer à une courte période de vie paisible en Val de Saire, à flâner, se balader, pêcher et déguster poissons, coquillages, crustacés, laitages et cidres fermiers, malgré le vent, la tempête et la froidure de cette dernière semaine de septembre.
L’occasion aussi de rencontrer quelques amis normands.

Voici une anecdote vécue, authentique, contée avec talent, accompagné d’une pointe d’humour ironique, par mon ami normand Thierry, pêcheur amateur passionné – Fou de Pêche, au cours d’une sortie – partie de pêche à pieds, collecte des appâts naturels – lançons et arénicoles, pour ensuite pêcher au surf-casting sur les plages de Saint-Vaast La Hougue, sur la côte Est du Cotentin…
lors de ces trop courtes vacances en Val de Saire…

Pour fixer le cadre du récit, en photos:

– En haut de page:
Le lieu du délit : plage de sable et rochers de Saint-Vaast la Hougue, en face Tatihou

Fourche beche - 3 dents - extraction d'arénicoles
– Ci-contre :
L’objet du délit : fourche bêche à 3 dents pour extraire les arénicoles et *autrefois*, dans le temps, avant les derniers décrets officiels qui régissent la pêche à pieds sur le littoral, les lançons, palourdes et couteaux.

Délit de pêche à pieds
« … Sujet du message: Cavale…

Oui, oui, je suis là…
planqué derrière la touche F9 du clavier…
Nan ! ne regardez pas, je vais me faire repérer !!!
Et dire que jusqu’à vendredi après midi, j’avais une vie normale !!!

Mais voilà, soucieux de montrer l’art de la pêche aux lançons et à la palourde à Francis,
j’ai entraîné le malheureux dans une spirale infernale !!!

Nous partîmes donc gaillardement armés de nos fourches de jardin,
afin de capturer quelques lances effilées et brillantes, qui, à n’en pas douter, feraient le fatal festin de quelque bar record.
Déjà, sur le haut de la plage, un premier avertissement aurait dû nous mettre en garde:
« Méfiez-vous, y’a la maison poulaga ! »
nous dit une brave Normande gironde, rougeaude et le souffle haletant d’avoir monté les quelques marches depuis la plage.
Mais que diable croyait-elle ! ???
Nous n’avions rien à nous reprocher, ah ! ça non…
la réglementation, nous la respectons et tant mieux si il y a des contrôles !!!
C’est ainsi que nous avançâmes d’un pas alerte et décidé (enfin… presque, les vertèbres de Francis ayant décidé de jouer les troubles fête) vers les bancs de sables prometteurs.
Soudain, surgissant de nul part, nous vîmes fondre sur nous deux individus siglés « affaires maritimes ».
Heureux de faire pour la première fois de ma vie une telle rencontre sur l’estran,
je les félicitais de venir enfin effectuer des contrôles,
afin que cessent le massacre de barsets et autres micro-coques, micro-palourdes ou autres micro-crabes !
Puis, alors que je n’y prêtais attention, l’un d’eux sortit un mètre ruban de la poche de son pantalon.
Lorsque je vis celui-ci, je ne pus m’empêcher de sourire:
– premièrement, nous n’avions pas commencé la pêche et nos seaux étaient encore vides.
– deuxièmement, ce n’est pas dans une de mes pêches qu’il pourrait trouver une prise en dessous de la maille !
« Puis-je mesurer votre fourche ? » me demanda-t-il.
? ? ?
Surpris, je lui tandis l’objet.
« Ah mais Monsieur, votre fourche est 3 cm trop large, me dit-il d’un air entendu.
Vous n’avez pas le droit de pêcher avec ! »
« M »enfin…  » répondis-je d’un air surpris et avec le regard hébété d’un jouvenceau découvrant pour la première fois le galbe discret d’une poitrine féminine.
Puis, il mesura la fourche de Francis:
‘’ La vôtre est 3 cm trop longue.’’
Ce dernier bomba le torse fièrement, puis se recroquevilla penaud quand il comprit que le pandore parlait de sa fourche.
Tout à coup, je vis mes espoirs s’effondrer… comment pécher des bars de 73 cm minimum, si je n’ai pas cet appât roi qu’est le lançon ! ???
Une discussion s’engagea alors avec les représentants de l’ordre pour savoir quels outils étaient autorisés.
Eux mêmes, pas trop sûrs de leur coup, consultaient leur document et parfois discutaient ensemble avant de nous donner une réponse.
J’en profitais alors pour laisser Francis entre leurs griffes, et m’éclipsais à la voiture afin de me saisir d’une petite pelle de jardin, qui elle, à n’en pas douter, vu sa taille ridicule devait-être autorisée.
Le verdict du mètre ruban fut sans appel:
« Trop grande, Monsieur, je ne peux pas vous autoriser ».
Je crus à ce moment là que le ciel me tombait sur la tête, mais c’était sans compter sur le charme magique des mots « vigneron Champenois » prononcés par Francis.
Deux petits mots banals, mais qui eurent pour effet de faire rêver nos tortionnaires.
Nous profitâmes alors d’un moment d’inattention de leur part pour nous éclipser discrètement en rampant derrière un rocher et aller accomplir notre forfait !
Et oui, malgré l’interdiction et la mise en garde, nous allâmes quand même quérir quelques lançons.
Quelques instant plus tard, nous fûmes rattrapés par les forces de l’ordre, qui sans doute conquis par le sourire de Francis, qui servi à n’en pas douter de modèle pour l’ange éponyme de la cathédrale de Reims, nous observèrent, amusés de découvrir cette pêche.
Ils convinrent d’ailleurs que la réglementation leur semblait abusive, mais que malheureusement, la prochaine fois, ils n’auraient d’autres choix que de verbaliser.
Ils nous informèrent aussi qu’une brigade de contrôle des pêches de 7 personnes venait d’être formée et qu’ils seraient souvent au bord de l’eau et à la débarque des ports de pêche.

Thierry
Saint-Vaast la Hougue – 28 septembre 2007

Texte Source : notre ami Thierry, normand, pêcheur amateur passionné et respectueux de la nature, de la faune, des us, des coutumes ancestrales et de la législation en vigueur.
Fou de Pêche

Les textes officiels qui régissent La Pêche Maritime de Loisir à pieds:
Affaires Maritimes de la Manche