Labour d’automne : donner vie aux sols, exprimer le terroir.

A la faveur de ce bel été indien, dans les couleurs chatoyantes, la nature radieuse, tendre et douce, nous avons profité de ces derniers beaux jours pour effectuer notre habituel labour d’automne, avant les pluies, la neige et les frimas de l’hiver.
Cet ouvrage consiste à aérer le sol et de sarcler les herbes folles estivales, afin qu’elles ne s’implantent pas plus profondément, car il est alors bien difficile de les extirper au printemps.

Un labour léger de surface, effectué avec des griffons.
Nous complétons ce travail du sol par 2 applications de composts de bouse Maria Thun, afin de favoriser la décomposition de la matière organique en humus, le développement des micro-organismes et bactèries du sol, maintient le bon équilibre du complexe argilo humique et contribue à l’enracinement profond de la vigne, sur la roche mère, afin d’en extiper les minéraux … l’expression du terroir.

et pour parachever ce billet d’automne,
voici un conscrit 2012 … dans la lumière flamboyante de cette superbe arrière saison, ce bel été indien.

Tout un ensemble, une symbiose, qu’il s’agit de mettre en harmonie pour bien exprimer le terroir, un bon drainage et pour le plus grand bonheur des micro-organismes, et vers de terre (ici en photo).

Ce griffage terminé, nous entrependrons de l’entretien sur les amarres, les piquets et fils de palissage, avant de commencer le prétaillage (éliminer les vieux bois gourmands).

Au chai, les fermentations malolactiques sont commencées sur quelques vins, les deuxièmes presses.
Nous en profiterons pour ensemencer l’ensemble des barriques, demi-muids et foudres avant les grands froids.
Cette fermentation malolactique nécessitant une température voisine de 18 ° C. pour bien se dérouler.

Et puis, maintenant que la saison est plus calme, Delphine et moi prendrons notre bâton de pélerin pour aller présenter nos dernières moutures chez quelques fidéles cavistes et salons en France , ainsi qu’en Italie.

Pour parachever ce billet d’automne,
voici un fier *conscrit 2012 … dans la lumière flamboyante de cette superbe arrière saison, ce bel été indien.

* Conscrit : nom masculin : Dans le Dijonnais, nom des grappes de la vigne sorties des bourgeons adventices qui poussent après la gelée.
Source : Le Littré.
En Champagne nous les appelons aussi : les bouvreux.

*** 2012 – Des raisins portés à bout de bras durant toute une rude et éprouvante saison …

Voilà enfin une note – un billet, des nouvelles du vignoble et des chais, depuis une si longue abscence.
Non pas que je délaissais ce Blog et l’actualité du vignoble, mais toutes les épreuves climatiques subies durant cette rude saison – annus horribilis n’engageait pas à s’épancher sur toutes les calamités qui se sont succédées à la vigne depuis la sortie des bourgeons : gel, coulure et millerandages, averses, trombes d’eau, orages, mildiou et, dans une moindre mesure, un peu d’oïdium ainsi que quelques vers de la grappe en fin de saison.
Je n’avais donc pas le coeur à – faire des photos de tâches de mildiou sur feuilles, puis sur grappes – commenter tous les aléas climatiques que nous subissions – notre combat quotidien acharné à lutter contre le mildiou qui a chaque nouvelle pluie, orages et l’interminable journée pluvieuse du 13 Juillet qui nous gratifiait de 35 mm , suivies des 25 mm et 32 mm les 27 et 28 juillet qui ont été fatales à l’explosion du mildiou – le Plasmopara viticola.

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Six passages à pieds, au petit chenillard Honda + turbine Solo, complémentaires aux pulvérisations appliquées au tracteur-enjambeur furent nécessaires pour protéger la vigne du mildiou après les orages sucessifs : bouillie bordelaise, complétée en phytothérapie / Biodynamie d’huile essentielle d’agrumes, de décoction d’osier – de prêle et d’applications de silice ,,,
de mes 40 années de métier, je n’avais jamais connu conditions et aléas climatiques aussi difficiles.

Nous avons bien maîtrisé l’oïdium, qui nous a épargné.

A la faveur d’une belle arrière saison et d’un mois d’août et septembre secs, ensoleillés et chauds, le mildiou a arrêté sa progression, l’état sanitaire des grappes épargnées par le mildiou était parfait à la veille des vendanges.

Les degrés naturels voisins de 10 °5 – 11°00 % Vol. alcool, les mouts se présentent avec un bel équilibre de fraîcheur, de minéralité et des arômes envoûtants envahissaient les chais tout au long de la fermentation.

Wait, taste and see pour goûter les premiers vins nouveaux.

Le moral revenu, les angoisses disparues, voilà les premières NEWS de notre saison 2012 très difficile, mais qui nous a finalement gratifiés d’une grande qualité pour tous nos efforts fournis quotidiennement contre les éléments pour sauver ces raisins.

The Big Panne / The Big Breakdown in the vineyards.

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et évidemment, ça arrive juste quand on démarre, quand les bidons sont pleins. :o(

Axe de direction cassé … nécessité de faire une réparation provisoire dans les vignes … ne pas oublier la meuleuse, le poste à souder, le compresseur, … le groupe électrogène pour alimenter tout ce matériel … et une boîte à outils très compléte.
Un rafistolage sur place, sur le terrrain, afin de pouvoir regagner cahin-caha l’atelier pour faire le gros oeuvre avec des pièces d’origine.

Et puis, cette semaine, nous avons effectué le tirage, la mise en bouteilles des vins 2011.
Pour réppondre à la demande de quelques grands amateurs, pour la première fois cette année, nous avons mis des Rachais en Magnums (1500 ml).

Il me revenait de remplir ces 80 magnums de Rachais 2011,
Delphine a assuré la mise des Jéroboams (3000 ml) et Mathusalems (6000 ml) de Murgiers 2011.
N’étant pas équipé de tireuse pour ces gros flacons prestige, la mise s’est faite à l’entonnoir, un par un.
Eloge de la lenteur, un vrai travail artisanal, du cousu de nos mains, de l’authentique.

A l’automne, en voisin demeurant dans la Vallée de l’Aisne toute proche, Jean-François Desiront est venu me proposer ses services pour les labours de vignes au cheval, à l’ancienne, comme autrefois.

Sur le village de Cormicy, nous avons 2 – 3 parcelles difficiles d’accés à l’enjambeur, en pente escarpée, où il est bien difficile de travailler convenablement sans risquer de retourner le cheval de fer motorisé / l’enjambeur, et après un essai infructueux d’un labour au petit chenillard, … nous nous étions donnés rendez-vous au printemps, pour une première prestation.
C’était aussi une première pour Printemps, ce cheval ardennais de 9 ans, qui, pour sa deuxième journée, pénétrait dans les rangs de vigne, habitué qu’il était à travailler en forêt à débarder des grumes.

C’était avec un pincement au coeur que je contemplais travailler ce vaillant, doux et patient cheval ardennais… souvenir du grand-père Julien et de son fidèle compagnon Bijou, son cheval ardennais. D’une taille un peu plus imposante, Bijou était plus haut au garrot … mais j’étais aussi plus jeune, tout gamin, quand, lors des vacances scolaires, j’accompagnais parfois pépère Julien gratter le terroir, charruter ses vignes, dans la côte de La Neuville – rentrer le foin de la pâture au grenier – remonter les mannequins de la vigne au pressoir – des travaux rythmés aux pas soutenus de Bijou. … les années 60 – 70.

C’est d’ailleurs Bijou qui a entretenu le plantier de chardonnays des Rachais, jusqu’à l’arrivée du premier enjambeur Loiseau, un petit 2 rangs de 35 chevaux … un L 35, moteur à l’avant (de mémoire quinquagénaire), dans le tout début des années 70.

Voilà, en résumé photographique, ces quelques heures du travail de Printemps, dans la pente des Croupseaux et sur le haut du talus des Rachais. Toutes les autres parcelles sont travaillées à la charrue mécanique sur enjambeur, comme dans le temps.