2 et 3 Novembre 2008 à Fornovo,
Province de Parme – Italie
Musique d’orchestre
» Les temps de « crise » sont trop souvent le prétexte à des réflexes protectionnistes aux parfums de chauvinisme, quand ce n’est pas de pure sottise. Le vignoble français, pour n’en citer qu’un, ne manque pas d’anathèmes lancés contre les vins « étrangers »…
La réalité, c’est que la ligne de partage dans le vin comme dans le reste, ce ne sont pas les frontières, mais les critères de qualité et d’authenticité.
Disons, plus simplement, le choix entre le bon et le mauvais, sans manichéisme exagéré, mais en se référant au seul critère qui vaille, le travail du vigneron dans ses exigences pour traduire et interpréter le terroir qui est le sien : vins de vignerons, vini di vignaioli.
Le caractère inimitable d’un vin au plus près de son terroir, c’est tout le sens de la notion d’appellation, dont la vertu première est de se fier aux vallées, aux coteaux, au soleil, au vent et à la pluie plutôt qu’aux limites administratives.
Il est rare – et d’autant plus précieux – de voir coude à coude, bouteille à bouteille, dans la même dégustation, des vignerons et des vins de pays à la fois proches et différents.
Mettez le Beaujolais à côté de la Sicile, la Champagne à côté de la Toscane, l’Alsace à côté de la Sardaigne, le Rhône à côté du Frioul, la Loire à côté de la Vénétie, et bien d’autres encore : c’est beau en soi, comme une partition d’orchestre avec ses couleurs et ses tonalités mêlées, et c’est enrichissant.
Ceux qui font le vin et ceux qui aiment le déguster et le boire y gagnent une singulière intelligence des choses, bien loin des pauvres platitudes des fabricants de boissons alcoolisées. »
François MOREL
Rédacteur en chef » Le Rouge & le Blanc »
Texte Source : Site Vini di Vignaioli
Photos Source : Site Vini di Vigniaoli – Archives 2006